La nuit a été courte. D’abord parce qu’on a perdu une heure (la Finlande se trouve à GMT+2) et qu’on s’en est rendus compte ce matin. Ensuite parce qu’on a eu une attaque en règle d’un régiment de moustiques. On ne sait pas exactement par où ils se sont infiltrés, mais ils ont été très patients. Ils sont probablement rentrés un par un toute la nuit, avant de faire une attaque coordonnée vers 7h du matin. L’enfer. Toutes les 5 minutes, une attaque. Quand on pensait « l’avoir enfin tué », il y en avait un autre qui arrivait avec son horrible bruit.
Pour les contrer, on a monté une opération de riposte : on allume deux lumières, et on guette le moindre mouvement. Poupoussy est devenue experte en écrasement de moustiques sur la parois ou sur les rideaux.
Vers 8h, il est l’heure de se lever. On se prépare pendant qu’Eden dort toujours (elle pense qu’il est 7h, normal), puis on la réveille. Vers 9h on appelle la dame de la ferme des rennes. Elle nous donne RDV chez elle vers 10h.
On se dirige vers le centre d’Irani. On n’a vu aucun renne dans notre forêt, mais c’est pas dit qu’il n’y en ait pas qui soient passés car sur notre chemin on a vu une petite harde traverser la route. On se gare juste à côté de l’office du tourisme et on se connecte à Internet pour uploader l’article de la veille. Vers 9h40 on prend la route de la ferme qui se situe à 20minutes d’Irani. La route est une petite route secondaire qui part d’Irani. Ensuite, on bifurque vers un chemin qui serpente dans la foret pendant plusieurs kilomètres avant d’arriver à la ferme.
On arrive à la ferme et on s’asperge d’antimoustique car la zone semble infestée. La dame vient nous accueillir et nous donne quelques explications sur le lieu et son élevage.
Elle fait partie d’une famille de Samis d’Irani. Ce sont des samis sédentaires depuis plusieurs siècles. Ses ancêtres habitaient tous autour du lac qui longe la ferme. La ferme a été construite par ses parents dans les années 20-30.
On fait d’abord un tour dans le Sauna. Elle nous explique que le Sauna est une institution pour les Finlandais. 95% en ont au moins un (ceux qui ont un jardin en ont 2 : un en intérieur et un en extérieur – c’est le cas chez eux). Le Sauna est un éléments incontournable de la culture Finalndaise. On vient se baigner, méditer, se réchauffer en hiver, et même accoucher. Les finlandais s’y rendent au moins une fois par semaine. Nous on visite le sauna extérieur, le sauna « avec de la fumée » (contrairement au sauna électrique).
On sent qu’il a bien servi le Sauna. ça sent une odeur très caractéristique de bois et de fumée. Le bois est noirci par endroits, mais c’est propre (on peut toucher les murs sans se salir…).
On part ensuite à la découverte des rennes de la famille. Ils en possèdent 11. Ils les élèvent pour leur consommation personnelle, et non pour la revente (comme c’est le cas des grands éleveurs de Rennes qui en possèderaient plus de 300). Ils utilisent leur viande, la peau (pour faire des chaussures et pour mettre les peaux dans la neige ou sur les motoneiges), ainsi que parfois les cornes pour faire des objets de décoration. Les rennes ont un grand enclos dans lequel ils peuvent bouger en liberté. Ils ont aussi un abri fermé dans lequel ils se réfugient la plupart du temps. En effet, cet animal a un gros souci : il ne supporte pas les moustiques (lui aussi). C’est quand même ballot pour un animal qui habite principalement au delà du cercle polaire, dans des régions où le moustique (et le mouton) sont rois. Du coup, pour éviter les moustiques, il se met à l’abri.
On fait la connaissance avec les 11 rennes de la famille, on peut les toucher et leur donner à manger. Ils sont tous mignons quand ils mangent dans la main 🙂
Puis on ressort et la dame les appelle avec une cloche pour qu’on puisse mieux les voir à l’extérieur.
Apparemment les petits grandissent beaucoup la première année, pour être capables de supporter l’hiver. Ensuite ils mettent environ 3 ans pour atteindre leur taille adulte.
Les rennes rentrent à l’abri dès qu’ils sont rassasiés (et qu’ils sentent les moustiques).
La dame nous montre ensuite quelques bois de rennes qu’elle a récupérés. Les rennes perdent en effet leurs bois chaque année. Chaque renne a des bois qui lui sont caractéristiques et qui repoussent à peu près de la même façon d’une année à l’autre, mais en plus grand. Seules les mères peuvent garder les bois pendant plusieurs années (mais ça pousse moins grand). Les bois sont recouverts de peau la plupart du temps. les rennes y ont des veines et des nerfs. Ils sentent quand on leur touche les bois (et n’aiment pas trop ça d’habitude). Quand arrive l’automne, ils perdent la peau qu’il y’a sur les bois (ils se frottent contre les arbres), puis enfin les bois eux mêmes.
On discute ensuite de choses et d’autres avec la dame. Elle nous explique que chez elle les rennes ont un enclos, donc ils ne peuvent pas se balader en totale liberté. Mais chez d’autres éleveurs, il n’y a pas de barrière. Les rennes se rapprochent souvent des espaces dégagés (donc des routes) car on y trouve moins de moustiques. Et cela crée beaucoup d’accidents.
Pendant toute la visite (surtout en extérieur), on (enfin, surtout moi) a fait des mouvements de tektonik pour faire partir les moustiques. La dame ne semble pas du tout importunée. Elle nous a même dit qu’il n’y en avait pas beaucoup en ce moment car il a fait un peu froid et qu’il a plû… ça promet.
On repart contents de cette toute petite incursion dans la « vraie vie » d’une ferme samie.
On se dirige ensuite vers le Siida, le principal musée d’Inari. On visite d’abord sa caféteria et on déjeune (ah, enfin des prix raisonnables!). Poupoussy décide de manger local et prend de la viande de renne (il semblerait que ce soit bon). Je me contente de sandwichs tous frais au fromage et au saumon local (un délice).
On démarre ensuite la visite du musée. Il est composé de plusieurs expositions temporaires réalisées par des artistes samis ou sur les samis, d’une exposition permanente, et d’un parcours en extérieur.
L’exposition permanente est une merveille. On y trouve des explications sur le passé, la culture et le mode de vie des peuples sames, mais aussi sur ses difficultés actuelles.
L’exposition a lieu dans une immense salle, aménagée avec des panneaux lumineux, des écrans interactifs, des objets que l’on peut toucher (surtout pour les enfants), et une superbe ambiance sonore. Très très bien fait.
L’exposition traverse un parcours à travers les 8 saisons (!!) samis : hiver, hiver-printemps, printemps, printemps-été, été, automne-été, automne, automne hiver.
Les photos ne sont pas terribles en intérieur (il faisait très sombre).
A l’extérieur, le musée en plein air présente divers modes d’habitation ainsi que les techniques de chasse et de pêche des sami. Le musée présente des exemples de constructions uniques comme les bâtiments originels de la zone de peuplement des samis d’Inari. Le sentier permet de voir une cinquantaine de bâtiments comme des tentes samis, des abris, des constructions en tourbe, etc.
A choisir entre ce musée et le parc Sapmi d’hier, on aurait pris ce musée sans hésiter.
Après la sieste d’Eden, on prend la direction de Sodankoya. Après Ivalo on s’arrête près d’une ferme de Husky, mais elle est malheureusement fermée.
La route est assez monotone, avec de grandes lignes droites et des forets de part et d’autres. Parfois quelques virages viennent perturber cette monotonie. Parfois une petite montée d’adrénaline quand on voit un ou plusieurs rennes au bord de la route (au moins 10 fois pendant la journée), ou alors carrément la traverser (on n’en a jamais eu pile devant la voiture pour l’instant, mais il vaut mieux pas parce que je ne pense pas pouvoir freiner sur une distance aussi courte!).
Le temps est gris, parfois quelques gouttes, mais rien de très sérieux. A un moment donné, on voit un panneau indiquant un point de vue à 1km de la route. Comme cela fait 1h qu’on ne voit que des arbres et des rennes, on sort donc de la route principale et on s’engage sur un petit chemin.
Mais en réalité on a effectivement droit à une pente de ouf. On monte au pas (le camion grimpe très bien, mais doucement). On passe à côté d’un couple de randonneurs qui montent également. On a le temps d’échanger des sourires (presque le temps de s’échanger nos adresses mail pour s’envoyer des photos souvenir…) tellement on roule doucement.
On arrive en haut de la montée de la mort et on s’aperçoit que pour accéder au point de vue il faut aller au « café panoramique » et payer 6€. ils ne perdent pas le nord les Finlandais : comme tout est plat chez eux, ils profitent de la moindre petite bosse…
Bref, on prend juste quelques photos des vieux objets qui trainent par là et on redescend.
En chemin, on passe dans une petite ville au bord de la route et on s’arrête pour faire quelques courses. Les prix sont vraiment plus raisonnables ici. On s’était habitués aux prix norvégiens (3-4€ le moindre article) et là on est étonnés de faire des courses et de nous en tirer à moins de 20€. Il y a aussi beaucoup plus de choix. En Norvège, on avait fini par connaitre plus ou moins tous les articles. On avait fait le tour des différents yaourts, des différentes sortes de pain et niveau fruits et légumes, le choix était assez limité. Là on est dans un petit supermarché au bord de la route en Laponie, et le choix est déjà beaucoup plus vaste.
On reprend la route et on croise encore pas mal de rennes.
On s’arrête en fin d’après-midi dans un petit café du bord de la route et on se prend un « pancake aux baies polaires » fait maison (devant nous). C’est délicieux !
Eden s’amuse beaucoup avec les gérants qui discutent avec elle en Finlandais (elle leur répond).
Avant d’arriver à Sodankyla, un rayon de soleil émerge juste au moment où nous traversons une digue entre deux lacs. Cela donne tout de suite un côté intéressant et on s’arrête pour une petite photo.
On arrive finalement à Sodankyla vers 20h. On n’a pas envie de se casser la tête pour trouver un endroit, alors on se gare devant l’office du tourisme (wifi).
J’essaie d’uploader l’article du jour, mais en redémarrant, le PC demande l’installation de 104 (!!) mises à jour. Impossible à contourner (pourtant, je n’étais pas branché au courant). Du coup j’écrirai l’article demain…
rahaaa super la rencontre avec la famille sami. Je vous envie de métriser l anglais comme il faut. Heureusement nous avions pu échanger malgré tout. Dommage pour les husky. C est tout autre chose le retour aux euros ça fait plaisir de ne plus devoir compter les couronnes ?
vivement la suite
Hello les voyageurs !!
Je viens enfin de rattraper tout mon retard dans la lecture de vos articles. Je suis fan !! 😀
C’est très bien écrit, on a l’impression d’être avec vous, ça tient en haleine et les photos sont superbes !
Merci de partager ce beau voyage avec nous.
J’espère que vos problèmes d’eau chaude et de frigo sont résolus. Bon courage !
Maintenant que je suis à jour, je vais guetter les articles tous les jours 😉
Bonne journée !
Marie, une ancienne collègue de Poupoussy.
Essayer la citronnelle pour les moustiques…
Oui, ça les fait mourir … de rire ! 😉
Tovo> Pas faux :)!
Sophie> on a acheté deux types d’anti-moustiques les plus costauds qui existent (bourrés de truc pas cool pour l’environnement sauf celui d’Eden) mais au moins super efficace.