Comme je me suis couché tard, Eden a décidé de faire la java dès 7h du matin. Tant pis pour la grasse mat’.
Le soleil ne chôme pas dans le coin, il fait déjà grand soleil et ça réchauffe bien la voiture. Après quelques préparatifs, je remonte au supermarché pour faire quelques mini-courses et profiter de leur connexion internet pour envoyer l’article de la veille.
En redescendant je pensais voir le phénomène d’hier dans l’autre sens (marée montante), mais je me suis planté dans la lecture des heures de marées, et en fait il s’agit du phénomène dans le même sens qu’hier soir. Tant pis, on ne le verra pas dans le sens montant.
Pour ce midi, on va manger………………. de l’aiglefin 😀
Eh oui, hier soir pendant qu’on était en train de préparer l’aiglefin du soir, notre ami pêcheur est venu taper à notre porte et nous a ramené encore deux aiglefins « pour demain midi ». Trop cool le gars. Du coup, on les a préparés avec des légumes cette fois (délicieux !).
Il est 14h, on décide de quitter cet emplacement de rêve pour aller visiter Bodo. Nous avons un ferry qui nous attend à 17h45 en direction de Moskenes (sur les îles Lofoten). D’après le Lonely la ville de Bodo n’a pas grand-chose pour elle, à part de servir de port de départ pour les Lofoten, mais nous aimerions le confirmer par nous-mêmes.
Et effectivement, en arrivant, on découvre un centre-ville assez quelconque, avec des rues perpendiculaires et des maisons sans charme. La quasi-totalité du centre-ville est en travaux, et pour couronner le tout, ça sent la morue séchée à plein nez dans les rues.
On trouve un petit parc pour qu’Eden se dégourdisse les jambes, puis on fait une mini balade dans le centre avant de partir vers l’embarcadère.
Sur place, il y’a deux files de voitures : ceux qui n’ont pas réservé leur place (3 rangées pleines) et qui prendront le prochain ferry dans lequel il y’aura des places libres (autrement dit, ils peuvent être là depuis le matin et attendre jusqu’au soir, il n’y a que 6 ferries par jour), et ceux qui ont réservé (1 rangée à moitié remplie), et qui n’ont qu’à se pointer 45 minutes avant l’embarquement pour s’enregistrer. On fait partie de ceux-là (on ne se sentait pas d’attendre toute la journée avec la p’tite…) même si cela a un prix (350 couronnes quand même, rien que pour la réservation !).
Du coup, on embarque assez rapidement après notre arrivée. Le ferry est à mi-chemin entre l’immense ferry qu’on avait pris entre le Danemark et la Norvège, et les petits ferries qu’on prend pour traverser les fjords. Il y’a deux étages pour les véhicules, en soute, et 1 étage et demi pour les passagers. Dans cette partie, la plupart des fauteuils sont de type « avion », avec juste une partie cafétéria et un espace de jeux pour les enfants. Bref, pas l’extase, mais pour 3h15 de traversée, ça fera l’affaire.
Eden passe son temps à courir entre l’aire de jeux et notre place.
Nous on passe le temps à lui courir après (et à sortir de temps en temps pour prendre quelques photos).
Au bout d’un moment elle se fatigue et va se coucher. On en profite pour manger notre picnic.
Les Lofoten se rapprochent, je sors sur le pont pour prendre quelques photos.
A un moment donné, le capitaine annonce une phrase en norvégien, puis en anglais incompréhensible. Je comprends qu’on arrive et qu’il faut regagner les voitures. Je rentre et retrouve Poupoussy. On ramasse nos affaires et on se dirige vers l’ascenseur (avec la poussette, c’est plus simple). Il met pas mal de temps à venir, puis on doit laisser passer un vieux monsieur qui avait du mal à marcher. Finalement, on descend. Je me souviens qu’on était à l’étage supérieur au niveau de la soute. On s’arrête donc à cet étage, on sort de l’ascenseur et on regarde furtivement : pas de camion ! Il y’a bien un petit camping car Hymer, mais ce n’est pas le nôtre. Tient, c’est bizarre, j’aurais juré qu’on était à cet étage. On retourne à l’ascenseur, on appuie sur le bouton du bas, mais quelqu’un a dû appuyer à l’étage des passagers. On refait donc un aller-retour au 3ème, puis on s’arrête au second (puisque les gens qui sont montés voulaient descendre à cet étage) avant d’enfin atteindre le niveau 1. On sort de l’ascenseur, et là c’est sûr qu’on ne passe pas : le plafond est à 2m20, c’est un étage réservé uniquement aux voitures. On commence à halluciner. On décide de remonter au 2nd pour vérifier à nouveau. En sortant de l’ascenseur au 2ème étage, on s’aperçoit que notre Hymer était caché derrière un camion qui lui-même transportait un camping-car Hymer ! Ha le fourbe !
En attendant, le ferry est arrivé, et manque de bol, notre camion est celui garé en premier dans la file (eh oui, rappelez-vous, on avait réservé notre place, on était donc les premiers à rentrer), autrement dit : personne ne peut sortir tant qu’on ne bouge pas. Ce stress !
On a zigzagué entre les voitures et les camions, jeté les sacs, le bébé et la poussette à l’intérieur et on s’est installé en vitesse.
J’ai vécu les 4 secondes les plus longues de ma vie, quand le gars qui gère la circulation m’a dit d’avancer, avec un regard bien insistant et des gestes qui traduisaient son énervement, et que je devais d’abord préchauffer le moteur (diesel) avant de démarrer…
Enfin bref, nous sommes sortis (en premier) du ferry, et on s’est dirigé vers Å (prononcer « o »), le village qui se trouve tout au bout des Lofoten.
On s’est installé sur le parking du village, presque tous seuls :
Une fois la petite recouchée, je me suis fait une petite balade de reconnaissance / photos dans le village.
En sortant de la voiture, une odeur âcre titille mes narines. Mais qu’est ce qui pue autant ? Mais quelle est cette odeur nauséabonde ? Mais d’où provient cette senteur si spéciale ? en me retournant, je vois l’équivalent d’un champ (mais un gros, genre 100m de large sur plus de 100m de long) sur lequel sont accrochés des poteaux en bois et métal. Sur chaque champ il y’a des trucs accrochés.
C’est à ce moment-là que je me suis rappelé de ce que j’avais lu dans le Lonely, où il parlait des têtes de morues qui partaient au Nigéria où ils en font un plat traditionnel… avis aux amateurs.
Bref, je m’éloigne du « champ » et traverse le sympathique village d’Å. Il s’agit d’un village de pêcheurs du 19ème siècle qui n’a guère évolué du point de vue architectural, si ce n’est que les maisons de pêcheurs sont devenues des chambres qu’on peut louer pour la nuit. Le village a été remarquablement préservé. Il y’a deux musées à l’intérieur du village (il s’agit en fait d’anciennes maisons du village qui ont été transformées en musées). L’un est le « musée du village de pêcheurs norvégiens », l’autre porte sur la morue…
L’ambiance sonore est géniale
Je sors ensuite du village pour avoir une vue d’ensemble
Il est 23h, je rentre au camion content de ma petite balade.
J’espère que la puce aime bien l’ascenseur.
Les maisons sur pilotis sont vraiment superbes. Mais alors le principe des têtes de morue, moyen..,