Morondava – Allée des Baobabs – Tsiribihina – Manambolo – Bekopaka

Youch! la nuit fut courte et difficile. Je ne me souviens pas avoir dormi, ou alors très peu. Il faisait une chaleur insoutenable.

Le matin, (c’est à dire à 3h du mat!) nous nous sommes levés et avons rangé les affaires.
On charge la voiture, et nous voila partis pour les Tsingy.
On quitte Morondava en direction de Malaimbandy, puis après une 20aine de km, on prend à gauche direction Belo sur Tsiribihina.

A partir de la, 200km de pistes nous attendent. Le soleil se lève exactement au moment où nous atteignons la célèbre allée des baobabs.
Le spectacle est magique! Ca valait vraiment la peine de se lever à 3 heures rien que pour voir ca: la route passe entre une rangée impressionnante de Baobabs, tous plus imposants les uns que les autres…
La lumière du soleil qui se lève sur les arbres est magnifique.


La célèbre allée des Baobabs


Lever de soleil sur les Baobabs

Les 100 premiers kilomètres de piste passent assez vite. La piste est d’assez bonne qualité, c’est du sable et des cailloux, et on peut tracer à 60-70 km/h…


La piste entre Morondava et Belo sur Tsiribihina

A mi chemin, nous atteignons Belo sur Tsiribihina. Ici, il nous faut traverser la rivière, la Tsiribihina.


La Tsiribihina

La traversée se fait sur un bac (3 pirogues attachées ensemble sur lesquelles ont été posées des planches pour accueillir les voitures et camions).
Le bac n’est pas encore la, on prend le petit déjeuner en attendant.
Quelques gargottes sont la pour faire patienter les voyageurs. Celle ou on se dirige est très typique, construite en bambou avec le toit en branches de palmier…


Un petit resto près du bac…

On prend un thé (on verra plus tard que l’eau était issue de la rivière… mmm 😉 et des godrogodro (espèces de petits gateaux à base de farine de riz… en tout cas, ca tient bien au ventre ;).

Le bac arrive finalement, il y a un énorme vieux camion mercedes dessus. Il mettra bien 20 minutes à quitter le bac (le temps de retrouver le chauffeur parti boire un café (mora-mora oblige…=) et de le faire descendre).


Oui oui… on va monter la dessus…

Juste avant que l’on monte le 4×4 sur le bac, un camion/bus (en fait, un gros taxi brousse ou taxi be) est monté. Hallucinant. En plus, il était blindé de monde…ils doivent être 40 la dedans, compressés et tout…
Finalement on a embarqué sans trop de difficultés. La traversée a duré une 10aine de minutes.


Même pas peur 😉

Il nous reste maintenant 100 km jusqu’a Bekopaka, mais ca rigole plus, là: c’est de la bonne vieille piste bien moisie 😉

Les rares villages que nous traversons sont quasiment coupés du monde.
En s’arrêtant dans un de ceux ci, on a acheté un « coeur de boeuf », fruit exotique qu’on ne trouve pas chez nous.
Ca ressemble extérieurement a une grosse mangue, mais ca a une chair blanche, sucrée et un peu granuleuse.

Dans les autres villages, les enfants nous saluent sur notre passage. D’autres nous appellent en français en nous disant: « Donne moi l’eau vive ».
« Eau vive » est le nom de l’évian local. Au début j’étais un peu surpris, voir choqué, croyant que ces villages étaient victimes de la sécheresse, et que les enfants réclamaient de l’eau.
On m’a alors expliqué qu’ils demandent en fait les bouteilles vides qui leurs servent de récipients pour tous les produits…

Les 100 derniers kilomètres de piste sont particulièrement difficiles. Par endroit on a de l’eau jusqu’a la mi-portière. D’après Julien, si jamais il pleut pendant une journée sans discontinuer, on serait bloqués à Bekopaka car la route est impraticable par temps de pluie.
Personnellement ca ne me dérange pas, mais Stéphane et Saholy semblent beaucoup moins rassurés, car ils ont leur avion en fin de semaine prochaine…


C’est bien par là oui…


La piste est un peu défoncée… et le ciel devient menaçant

Au final, on mettra presque 6h à faire les 100 derniers kilomètres.

2 km avant Bekopaka, il nous faut traverser une autre rivière, le Manambolo.


Un zébu broute sur la berge du Manambolo

Un bac est la pour nous y aider.
Cette fois c’est plus sportif: en montant sur les rampes, Julien n’avait pas enclenché le rapport court sur le 4×4.
Du coup, les 2 roues avant étaient montées sur le bac, mais les 2 arrières patinaient sur la rampe et ont failli tomber à coté.
Après une marche arrière plongeant le pot d’échappement dans l’eau, et après avoir enfoncé le pare choc arrière dans la boue, on a finalement réussi à remonter sur le bac…


Là, c’était un peu limite…


Vas-y, recule encore… encore… euh, non, non, stop… arrête!!!


Ah… ça passe mieux, là!

Nous avons ensuite réservé notre ballade dans les tsingy pour le lendemain. Puis nous nous sommes rendus au « relais des tsingy », hotel qui était recommandé par le guide du routard, mais malheureusement il était complet.


La vue depuis le relais des Tsingy

Nous nous sommes donc rabattus sur l’auberge « Chez Ibrahim », seul autre établissement à Bekopaka, hormis le camping.
Le mot qui me vient à l’esprit pour décrire « Chez Ibrahim » serait: Roots 🙂

Comment dire: c’est simplissime…
L’endroit est situé en plein dans le village de Bekopaka, entre la porcherie et le poulailler. Les chambres sont vétustes et minuscules, juste la place du lit et d’un minuscule bureau.
Il n’y a pas d’électricité, tout comme dans presque tout le village, donc des bougies sont fournies.
La douche est composée d’une douchette branchée à un tuyau qui sort de je ne sais où et qui fournit un débit proche du goutte à goutte…
Elle est en bois, située à l’extérieur et munie d’un cadenas qui ne ferme pas…
Chaque douche est aussi munie d’un seau d’eau, ainsi que d’un récipient pour se mettre l’eau dessus…
Ca fait penser aux films du début du siècle 😉 N’empeche, après la journée de piste qu’on a passé, j’ai trop apprécié cette douche!

Bon, on s’est vite rendu compte que la barrière entre l’auberge, le poulailler et la porcherie était plus virtuelle qu’autre chose 😉
On voit donc les cochons, poules et autres poussins se promener dans la cour, devant les chambres…


Notre chambre chez « Ibrahim »…


et le cochon… pas facile à cadrer ces bestioles… c’est que ça court vite!

Je pense que peu de gens seraient prêts à accepter ce genre de prestations, mais qu’importe, on est pas la pour des prestations à la Club med…
Vive le roots ;=)
Finalement, après cette journée épuisante, on va manger au seul « resto » du village, très accueillant au passage.
Ils nous serviront du poulet « sportif » (pas grand chose à manger ;)…

Fallait chercher la viande, mais du très bon poisson frais frit.
On y retournera demain matin pour le p’tit dej et le soir.

On est ensuite passé chez une dame qui s’est spécialisée dans les pack déjeuner pour les vazaha (étrangers / blancs) qui vont faire les tsingy.
Elle nous préparera une salade de pates dans un emballage en plastique pour demain matin…

Allez, il est 21h30 et je suis claqué…

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