On s’est couchés un peu tard hier, mais la nuit a été agréable (malgré la luminosité qui commence à être bien visible, même en fermant bien tous les rideaux et lanterneaux).
Poupoussy se réveille assez tôt et part avec Eden pour profiter des installations / jeux pour les enfants proposés par le camping, pendant que je m’occupe de débrancher toute l’installation de la veille (câble 220V, frigo, chargeurs, etc.). Je profite aussi des quelques minutes de calme pour appeler Waeco Finlande et négocier une pièce de rechange pour le frigo lorsque nous arriverons là-bas. Avant de partir, nous faisons le plein d’eau (on aura bien profité de tous les services du camping finalement. Même les batteries semblent chargées à bloc. Je ne savais pas que le 220V permettait de charger les batteries, mais apparemment si – quelqu’un confirme ?).
Nous partons vers 9h45 en direction de Holand (rien à voir avec François a priori) où un petit bateau permet de traverser le Holandfjorden (idem) afin de se rapprocher du glacier Engenbreen. Il s’agit d’un bras de l’énorme glacier Svartisen (370km² – 2ème plus gros glacier de Norvège). Ce bras descend quasiment jusqu’au Holandfjorden (en fait, pour être exact, il descend jusqu’au lac Svartisvatnet qui se situe à quelques mètres au-dessus du niveau du fjord, donc au-dessus du niveau de la mer, mais de manière abusive on considère qu’il descend au niveau de la mer, ce qui en fait le glacier le plus bas en Europe). Autre particularité de ce glacier : il grandit et rétrécit (contrairement aux autres glaciers européens qui ont tendance à rétrécir. Il est probable qu’au 17ème siècle, le glacier arrivait jusqu’au Holandfjorden. Puis il a commencé à se retirer et au 19ème siècle est apparu le lac de Svartisvatnet. Dans les années 1940 le lac était complètement dégelé. Le glacier a continué à se rétracter dans la montagne jusqu’en 1965, puis s’en est suivie une période de redescente jusqu’en 1997, où il a à nouveau commencé à se rétracter.
Nous arrivons au débarcadère à 10h10. Le bateau part (normalement) à 10h15 (heureusement, il aura un peu de retard). Nous préparons ce qui reste des affaires au pas de courses : Poupoussy s’occupe du bébé, pendant que je m’occupe des vélos. En moins de 10 minutes nous sommes sur le bateau.
Pour accéder au glacier, il faut d’abord parcourir 3 kilomètres d’un chemin de gravier. On peut le parcourir à pieds, ou en vélo. Des vélos de locations sont disponibles au débarcadère, mais nous avons préféré prendre les notres.
Les 3 kilomètres se passent sans encombre, si ce n’est les nuées de moucherons qui nous agressent (fermer la bouche qu’ils disaient !). On plaint ceux qui font le chemin à pied.
Au bout du chemin de gravier, il faut laisser les vélos et continuer à pieds.
On suit le balisage rouge (probablement pas la meilleure idée qu’on ait eue). Le chemin est bien indiqué, mais ça grime très fort. Il y a des barrières et des chaines pour s’accrocher au début, mais après, chacun se débrouille pour escalader comme il peut. Avec Eden sur le dos, ce n’est pas toujours évident.
Après chaque montée, on a l’impression qu’on va atteindre le glacier, mais il n’est toujours pas là.
Finalement, après un ultime effort, il s’offre enfin à notre vue. On a dépassé le bout du glacier. Le balisage route doit probablement faire un tour plus ambitieux que ce qu’on avait initialement prévu
Cliquer ici pour voir en grand
On décide de traverser la zone rocheuse en suivant les courbes de niveau. Avec un peu de chance, on n’aura pas de gros ravin à traverser et on arrivera jusqu’au glacier.
Et finalement, on y parvient !!
Après quelques moments à contempler tant de beauté, nous entamons la descente
On arrive aux vélos vers 13h00. Eden commence sérieusement à avoir la dalle et nous le fait savoir. Mais on veut tenter la cafétéria qui est à 2 kilomètres sur le chemin.
En arrivant, on se rend compte que c’est fermé. Tant pis, on poursuit et on arrive jusqu’au débarcadère pour tenter de choper le bateau de 14h.
On arrive un peu en avance, et on donne à manger à Eden.
On trouve finalement une petite épicerie et on se prend une petite gauffre et de l’eau (comme on était partis un peu à l’arrache ce matin, on n’avait rien embarqué pour nous – uniquement pour la petite).
Le bateau va partir. On charge nos vélos, les sacs, Eden et son repas.
Nous arrivons enfin et chargeons à nouveau les vélos sur le camion (on devient de plus en plus efficaces dans cet exercice, même si là on sent quelques courbatures…).
Puis nous continuons notre parcours en direction du nord, sur la RV17. Nous traversons plusieurs tunnels dont un de plus de 8km (record pour ce voyage).
Puis nous quittons complètement le Holandfjorden et longeons le Glomfjorden et le Sorfjorden. Les paysages changent radicalement.
La route est agréable. En plus on a tout notre temps, puisque nous avons prévu large : on doit embarquer depuis Bodo vers les îles Lofoten uniquement demain à 17h45.
Nous arrivons à Salstraumen et décidons d’y passer la nuit. Il se passe un phénomène spécial dans ce village.
Extrait Wikipedia :
« Le Saltstraumen est situé dans le nord de la Norvège, au sud-est de la ville de Bodø, dans le comté de Nordland du landsdel de Nord-Norge. Il consiste en un rétrécissement du Saltfjord délimité à l’est par l’île de Knaplundsøya et à l’ouest par celle de Straumøya et mesurant environ trois kilomètres de longueur pour 150 mètres de largeur. Orienté nord-sud, ce détroit constitue le principal point de passage entre les deux parties du Saltfjord, les deux autres étant situés entre Knaplundsøya et le continent à l’est ainsi qu’entre Straumøya et le continent au sud-ouest. Cette configuration fait qu’entre chaque étale de marée, de grandes masses d’eau circulent par le détroit, plus de 400 106⋅m3, créant ainsi de forts courants de marée parmi les plus puissants au monde, jusqu’à une vitesse de vingt-deux nœuds soit 40 km/h, et des tourbillons atteignant dix mètres de diamètre et cinq mètres de profondeur. Au plus fort de la marée, la différence de niveau entre les deux parties du Saltfjord peut atteindre un mètre. En revanche, à l’étale, les niveaux s’équilibrent ce qui permet le passage d’embarcations sans difficultés particulières.
De nombreux poissons comme le lieu noir, la morue, le loup de mer, la sébaste et le flétan sont attirés par le courant et constituent des proies pour les baudroies. »
En arrivant, nous faisons un rapide repérage, et trouvons un emplacement un peu par hasard, mais qui s’avère être l’emplacement rêvé. Nous sommes exactement à l’endroit où le phénomène est le plus visible, et nous avons une vue de malade sur les deux bras du fjord et sur les montagnes en face.
Nous décidons d’aller faire quelque courses au supermarché d’à côté. Nous faisons la connaissance d’un couple de retraités français en Camping-car qui étaient garés sur le même chemin que nous. Nous engageons la discussion. Lui est fan de pêche. Il est ici car les courants marins font de cet endroit un spot de fou pour les amateurs de pêche. Il a déjà pêché des poissons de plus de 8 kg, et a vu un pêcheur norvégien sortir un poisson de près de 20kg ce matin. Il nous propose de pêcher quelques poissons pour nous et de nous les préparer ! Trop sympa le gars !
On part faire nos courses pendant que lui va se changer.
Au retour, notre nouvel ami a déjà pêché un premier poisson (un aiglefin), mais veut en prendre d’autres et nous faire la démonstration.
Au bout de quelques minutes seulement, ça mord
On remercie mille fois notre ami et on part préparer ces aiglefins
Il est 21h20, je pars pour une petite balade du soir pour voir le phénomène dans le sens « marée descendante ».
Direction : le pont.
Ce phénomène est vraiment étrange. On dirait un énorme jacuzzi…
Depuis le pont, je fais d’autres photos en profitant de la belle lumière du soir (il est déjà 22h30).
PS : « un peu » plus tard (1h du matin), je n’ai pas pu m’empêcher de sortir pour prendre encore une dernière photo
Magnifique ! Et étonnant 🙂
Alors si je comprends bien, il vaut mieux éviter de se baigner dans le Salstraumen ? (qui a dit « il fait trop froid de toute façon » ? ;-))
Superbe !
Oh c’est juste énorme ! Splendide ! Mon post préféré depuis le début je crois.
Dites, pour les balisages, c’est pas comme les pistes de ski vous croyez ? Perso, si je cherche la facilité, je prends plutôt vert/bleu (et non pas rouge/noir) 😛
Incroyables les tourbillons… le glacier, c’est énorme (assez marrant de voir Ohad bras nus à côté du monstre de glace) ! Et quelle chance ce souper, poisson ultra frais…
Puis cette lumière… on sent bien que tu t’es fait force pour aller au dodo 🙂
Alors Ohad toujours aussi déchainé devant un spectacle grandiose !!!
Continue a nous faire voyager et réver
Pour ce qui concerne ta découverte avec le 220 V il faut savoir que ton Hymer était le top lorsqu’il est sorti et effectivement un chargeur 220/12 V fait le nécessaire lorsque tu es branché.
A plus
terrible le glacier!! quel formidable spectacle, ces nuances de bleues et de vert sur ce paysage à couper le souffle, je continue à dire combien la norvège tient ses promesses!! et ses coucher de soleil interminables!!
j’adore les photos de reflets, un brin artistique pour certaines!!
merci pour le partage et a demain!! 🙂
Comme tu dis c est juste splendide. C est à couper le souffle. Dans les cas merci de nous faire partager votre voyage.
Bah les balises de couleur, c’est une excellente idée je trouve moi: à la Réunion, sur la Fournaise, c’est un balisage blanc… facilement confondable avec des Kleenex, qui pour le coup induisent en erreur quand tu veux redescendre très vite paskeu la brume descend à la vitesse grand V, si tu veux éviter de passer la nuit tout seul sur un volcan…