Le vent a encore soufflé extrêmement fort cette nuit. Il faut dire qu’on était au bord de l’eau, sur la marina, donc pas vraiment protégés.
On se lève assez rapidement pour être à l’ouverture chez Sola Bobil pour notre problème de boiler. Entre temps, profitant de la connexion internet disponible à la Marina, j’ai pu lire vos contributions (merci Jess) ainsi que celles d’autres internautes ayant eu le même problème que nous avec ce boiler. Il y’aurait apparemment plusieurs causes possibles, parmi lesquelles : des saletés / de l’humidité qui a pénétré sur le système d’allumage, des résidus de graisse / d’huile cachés dans la bouteille de gaz qui empêchent l’électrovanne de faire son travail, ou un problème électronique (changement de carte nécessaire).
Nous arrivons chez Sola Bobil vers 9h15. Je retourne discuter avec le gars rencontré la veille (en fait il s’agit du gérant) qui appelle de suite Truma à la rescousse (son technicien spécialisé truma n’est finalement pas là). Il a besoin de connaitre le numéro de série du matériel. On descend au camion et on vérifie tout ça (Poupoussy avait entre-temps sorti toute la bouffe pour pouvoir accéder au boiler). On remonte, puis le verdict tombe : d’après truma / le gérant, soit on change la carte électronique (compter un jour d’attente si on la commande ce matin, et minimum 800€ avec la main d’œuvre), soit carrément le boiler en entier (là c’est 1000€ minimum avec la main d’œuvre !). Ça nous semble un peu too much / trop facile, et on demande si on peut utiliser leur soufflette à air comprimé pour essayer de nettoyer / sécher le boiler depuis la cheminée. Le gars accepte (même s’il semble sceptique) et nous laisse rentrer le camion et utiliser son compresseur à air comprimé. C’est poupoussy qui s’attèle à cette délicate intervention, après que j’ai démonté la protection plastique de la cheminée. Au bout de quelques minutes de soufflette, nous tentons d’allumer la bête, et là : miracle ! Elle redémarre !! Comme quoi, les conseils d’internet sont parfois plus précieux que ceux des vendeurs. M’enfin, on remercie quand même Sola Bobil pour leur aide et leur gentillesse pendant toute cette mésaventure.
Bref, tout ça pour dire qu’on a de nouveau de quoi chauffer l’eau et prendre des douches chaudes !
Il est 10h30, le temps est maussade et très venteux. On voulait beaucoup faire notre randonnée sur la Preikestolen (Rocher de la chaire – voir plus loin), mais avec ce temps, on pense qu’il va falloir faire une croix dessus. On se rabat donc sur le musée de la sardine (pardon, de la conserve) de Stavanger. En arrivant à Stavanger, un immense bateau croisière accoste en même temps qu’on se gare. On se sent tout-petits à côté. Chacune de ses bouées (pour éviter qu’il ne raye sa peinture sur le débarcadère) fait la taille de notre camion !
Le musée de la sardine est le genre de musée où on n’irait pas habituellement. Mais quand on a une visite guidée par le maître des lieux, un anglais, anciennement archéologue, qui s’est reconverti dans la sardine il y’a 16 ans et qui connait sur le bout des doigts son sujet, cela prend une toute autre dimension. A présent nous savons tout sur le processus de fabrication de la sardine en boite, et sur l’évolution / l’industrialisation du processus depuis la fin du 19ème siècle jusqu’à nos jours. Bref, si vous êtes de passage à Stavanger, ne manquez pas ce musée (et si vous y passez les mardis et jeudis – ce qui était notre cas – vous aurez en plus le plaisir de goûter des sardines fumées encore tièdes. Un régal).
En sortant du musée, on passe à nouveau dans la vieille ville (Gamle Stavanger), et on constate combien on a eu de la chance de la visiter pour de vrai hier, car aujourd’hui, on dirait Disneyland avec le débarquement des touristes du bateau…
Il est 12h30, on se cherche rapidement un endroit où manger en ville. Beaucoup de restaurants, mais les tarifs nous refroidissent. On finit dans le self du « centre culturel » (espace ouvert qui mélange cinéma, bibliothèque, médiathèque, mais aussi librairie, presse, restau, self…) avec un morceau de pizza et un sandwich.
Pendant qu’on mange, 4 jeunes se sont retrouvés dans le même café pour boire un verre ensemble. Ils ont passé les 40 minutes qu’on était là, chacun sur son smartphone…
Il est 14h30, on regagne notre maison à roulette, et on se dit qu’il est temps de partir vers le nord. On trace donc en direction de Lauvvik pour prendre le ferry en direction d’Oanes pour commencer notre première « route touristique nationale ».
Au bout d’une 20aine de kilomètres on arrive au Ferry où une queue d’une 20aine de voitures et camping-cars attend déjà l’arrivée du ferry.
On paye notre dû (assez cher car on fait plus de 6m de long !), puis on patiente 5 minutes l’arrivée du Ferry.
La traversée se fait rapidement (moins de 20 minutes), mais ça tangue beaucoup à cause des rafales de vent.
En arrivant de l’autre côté, on commence notre route, puis on aperçoit au loin ce qui nous semble être le Preikestolen (falaises sombres derrière, à gauche).
Puis on voit des panneaux en direction de Preikestolen et on se dit que c’est dommage d’être arrivés jusqu’ici et de ne pas faire cette belle balade. D’autant que le vent commence à faiblir un peu. On décide de bifurquer sur la route qui mène au début de la balade, et de prendre des renseignements en arrivant : est ce possible de la faire à cette heure ci (il est déjà 16h), quelles sont les conditions météo là haut, etc.
En arrivant, on se gare sur le parking du restaurant (comme on n’est pas sûrs de rester, on ne va pas de suite payer pour le parking où tout le monde se gare). Renseignements pris : aucun souci pour y aller maintenant, il y’a des gens qui montent encore plus tard (avec le soleil qui se couche tard, c’est vrai que ça ne pose pas de souci particulier). Et pour le vent, on nous conseille de mettre un coupe-vent, mais rien de particulier à signaler sinon.
Conseil au sommet : on décide de tenter le coup. On met la p’tite sur mon dos pour la montée, Poupoussy prend mon sac photo avec quelques affaires pour la petite, une bouteille d’eau et des biscuits pour nous remonter le moral en cas de difficultés.
Quelques explications sur le Preikestolen (j’en parle depuis un moment, mais certains ne connaissent pas) : Il s’agit d’une falaise surplombant le Lysefjord à plus de 600m d’altitude. Quand je dis « surplombant », c’est qu’elle tombe à pic sur 600m, sur 3 parois. Pour y aller, il faut se rendre à un parking, puis faire 3,8km de marche dans la foret et sur le flan de la montagne, avec pas mal de montées assez abruptes elles aussi. C’est faisable pour n’importe qui avec une bonne forme physique. Mais nous on est un peu ramollis des muscles, et en plus on a la p’tite dans le dos. Bref, on démarre notre rando vers 17h. Le Lonely indique 2h de marche dans chaque direction. Le chemin démarre par une grande montée hardcore (pour se mettre en jambes), puis par une alternance de plats et de montées elles aussi costaudes. Finalement on arrive en haut au bout d’une heure et demie de marche. On a assuré !
Difficile de décrire la magie de cet endroit avec quelques mots. On a l’impression d’être sur le toit du monde. On a une vue fantastique sur tout le Lysefjord. L’heure est parfaite, le soleil est sur le départ et il accentue les reliefs d’autant que des nuages vont et viennent et créent eux aussi un patchwork de sombre et de clair. Et ce vertige que l’on ressent en s’approchant du bord de la paroi pour se faire peur. On passe un bon moment en haut pour profiter de la vue et des biscuits, et prendre des photos.
Cliquez ici pour voir en grand
Eden qui a été relativement sage sur la montée était toute contente de pouvoir se balader et se dégourdir un peu les jambes en haut de la falaise (pas au bord – on vous rassure). Elle n’est pas forcément ravie de reprendre la route du retour, mais pas le choix. On part de la falaise à 19h30. C’est Poupoussy qui porte Eden sur le retour. La descente est probablement plus éprouvante pour nos genoux et chevilles que la montée. Sur la fin on a hâte que ça s’arrête, mais on a encore en tête les images prises la haut.
Nous arrivons au camion à 21h (décidément : exæquo entre la montée et la descente) et on réfléchit à notre plan de bataille pour la p’tite. Elle s’est endormie sur sa mère pendant la descente et a les mains et les pieds gelés. On la réchauffe comme on peut, lui donne le bib puis on fait quelques kilomètres pour trouver un endroit pour passer la nuit (on ne va pas abuser du parking du restaurant…). En redescendant on passe à côté du camping où on voit plusieurs dizaines / centaines de camping-cars, caravanes et tentes alignés les uns à côté des autres. On se dit que c’est pas là qu’on dormira ce soir. On fait quelques kilomètres supplémentaires et on tombe sur la marina de Jorpeland. Il y’a un parking indiqué pour les camping-cars (avec prises de courant et eau). Il est rempli d’une quinzaine de véhicules. En face, un camping avec un panneau « interdit aux caravanes » est quasi vide. Il n’y a pas de services (mais on s’en fout), et comme on n’est pas une caravane mais un camping-car, on décide de s’y installer. Ça souffle un peu, mais moins qu’hier.
On se fait un repas spécial pour fêter notre réussite sur le Preikestolen (chips, bière, sardines), et après la rédaction de l’article du jour, c’est enfin le sommeil tant mérité !
trop beau trop beau trop beau!!! contente de savoir que vous avez dompté votre truma, vous verrez vous aller connaître ses petits caprices sur le bout des doigts après ce voyage!!! 🙂 les photos sont splendides, j’espere que vous avez bien profité! 🙂 pour la petiote, pensez aux petites bouillottes, ils doivent en vendre toute l’année la bas, ça coute 5 euros peut etre, ça permet de réchauffer un peu les pieds et mains car dans le porte bébé ils bougent pas beaucoup! on la met dans l eau bouillante (la bouillotte pas eden) , une fois qu’elle est froide… Lire la suite »
Trop bien le Pulpit rock à cette heure là, vous êtes presque seuls ! Quand on l’a fait, c’était blindé de monde, aussi bien pendant la rando que là haut. Bon faut dire qu’il faisait 30°C, donc les conditions étaient exceptionnelles, et les enfants se baignaient dans les petits lacs.
Je me souviens du port de Jorpeland, on s’y est promené et on a dormi a 150m de là. C’est vraiment chouette de suivre vos aventures et de se remémorer les notres.
🙂
Vraiment magnifiques les paysages, la falaise gigantesque, les photos de la montée…. trop beau !!! Ça fait rêver.
Suivre votre périple chaque jour, ça devient une drogue !!
Encore 1 mois et 20 jours a tenir 😉
Waaah trop beau! et vous étiez tous seuls, c’est top!
1h30, vous êtes forts. Les muscles ramollos, on y croit pas un instant. Nous on avait mis 2h30, et on avait pas un petit monstre de 10kg (voire plus ?) sur le dos (enfin, j’étais enceinte de 6 mois, et il y avait beaucoup de monde, on faisait la queue pour passer à certains endroits – oui j’essaie de nous trouver des excuses pour notre piètre performance 🙂 )
Et merci pour ce compte-rendu détaillé de votre visite du musée de la sardine, on s’y croirait!
Hello, Hello, magnifiques paysages. C’est vraiment trop beau cette falaise vertigineuse. Tous les matins avant d’aller bosser, je regarde si une nouvelle page a été publiée. Ça devient … Une drogue !!!
Soa, ma mère, à qui j’ai passé le lien vers votre blog, voyage avec vous. Elle est enchantée. La journée du 9 l’a aussi beaucoup impressionnée. Elle vous fait de gros bisous et attend la suite avec impatience.
Des paysages magnifiques a donner le vertige.
Mais c’est le célèbre endroit pour base-jumper !!!
Ah y’avait effectivement moyen là !