La journée a démarré tôt pour une fois. D’abord parce que même si cet emplacement est fort sympathique, on entend quand-même un peu la route et le train qui passent vraiment juste à côté. Alors certes, c’est pas aussi bruyant que les boguets de Savièse, mais moi ça m’a réveillé. Mais sinon (et surtout) parce qu’on veut profiter de la météo qui semble plus clémente ce matin que cet après-midi. Il faut donc qu’on se lève tôt. On émerge donc vers 7h30 (en vacances, c’est un exploit). On s’habille rapidement, p’tit déjeuner, puis on se prépare. On a 10 minutes à pieds pour rejoindre la gare de Runda, d’où un train nous amènera jusqu’à Zermatt. Pour aller plus vite, on décide de donner à Eden son vélo pour éviter qu’elle traîne en route (on était un peu juste pour l’horaire du train, et si on ratait celui-là, le suivant était 30 minutes plus tard, et tout est décalé d’autant).
En arrivant à la gare, on se rend compte qu’on a oublié le cadenas du vélo d’Eden. Qu’à cela ne tienne, on est en Suisse. On le pose derrière le panneau de la gare de Runda, et on croise les doigts pour qu’on le retrouve là en fin de journée quand on reviendra.
On monte dans le train, et on mets nos masques (ça c’est la partie pénible).
En arrivant à Zermatt on ne perd pas de temps. On sort de la gare et on fait 50m pour rejoindre la gare du train qui part vers Gornergrat, notre destination de la journée.
Gornergrat, c’est d’abord une plateforme panoramique ensoleillée et accessible toute l’année, située à 3’089 m d’altitude, et qui figure depuis 1898 sur la liste des plus belles excursions de Suisse. Le Gornergrat Bahn était le premier train à crémaillère du monde. Aujourd’hui, ce train moderne et durable se déplace grâce à un mécanisme de rétroaction qui récupèrent l’énergie, garantissant des trajets sobres. Grâce à cette méthode, l’énergie pour une à deux nouvelles montées en montagne est gagnée par trois descentes. Le train à crémaillère le plus haut d’Europe en plein air transporte ses passagers 365 jours par an de la gare de Zermatt (1’620 m) au sommet du Gornergrat. Le trajet dure 33 minutes et franchit un dénivelé de 1’469 mètres. Sur 9.4 km de voie il passe par des ponts impressionnants, des galeries ainsi que des tunnels et longe des forêts de mélèzes et d’arolles, des gorges et des lacs de montagne. Le panorama de là-haut est juste fantastique : massif du Mont Rose avec la plus haute montagne de Suisse (Pointe Dufour, 4’634 m), vue sur le deuxième plus grand glacier des Alpes – le glacier du Gorner – ainsi que sur 29 sommets culminant à plus de 4’000 mètres. Sans oublier le Cervin, plus proche que jamais.
Après environ 30 minutes de montée (masqués), nous descendons un arrêt avant le terminus. Cet arrêt permet, après une petite marche de 10 minutes, de rejoindre le lac Riffelsee dans lequel, par temps clair, le Cervin se reflète.
Nous voilà donc arrivés au sommet du Gornergrat. La vue est époustouflante de tous les côtés.
On est enfin de retour. Il commence à faire faim. On trouve un p’tit resto traditionnel Suisse qui ne paie pas de mine, et est super bon.
Une fois rassasiés, on se fait une balade dans Zermatt.
Le cimetière des alpinistes est le témoin touchant des malheurs survenus dans les montagnes entourant Zermatt. Un lieu commémoratif pour les alpinistes décédés. Les inscriptions le prouvent: des femmes et des hommes du monde entier ont péri sur le Cervin, le Täschhorn, le Weisshorn, le Liskamm, le massif du Mont Rose ou l’Obergabelhorn. Au cimetière des alpinistes se dressent les pierres tombales de 50 alpinistes décédés. La plupart d’entre elles datent du XIXe siècle, certaines même du début du XXe siècle. La pierre tombale de deux célébrités s’avère ici une exception. En effet, ils ne sont pas décédés dans la montagne, mais de mort naturelle: Peter et Peter Taugwalder, père et fils. Ils étaient tous deux les guides du premier alpiniste à gravir le Cervin, Edward Whymper. Seules ces trois personnes sont revenues saines et sauves à Zermatt. La première ascension réussie date du 14 juillet 1865. Leurs quatre camarades de cordée ont chuté, dont Michel-Auguste Croz, guide de montagne de Chamonix. Il repose désormais en paix aux côtés des deux Peter. Deux des Anglais décédés sur trois sont enterrés autour de l’English Church: D. Robert Hadow dispose d’une pierre tombale à l’extérieur, le révérend Charles Hudson repose dans l’autel de l’English Church. Le troisième Anglais ayant trouvé la mort, Lord Francis Douglas, n’a pas de sépulture car son corps n’a jamais été retrouvé. La pierre tombale de l’alpiniste la plus célèbre des XIXe et XXe siècle se dresse aussi au cimetière des alpinistes: Eleonore Noll-Hasenclever (1880 – 1925). Elle fut emportée par une avalanche le 18 août 1925 en redescendant du Bishorn. Les pierres commémoratives sont aujourd’hui encore décorées en partie par les proches et les camarades des défunts avec des bougies et des fleurs. Parfois, on peut même lire les raisons de l’accident: avalanche, chute de pierre, crevasse. Une pierre arbore une phrase saisissante en mémoire d’un jeune alpiniste: « I chose to climb », soit « j’ai choisi l’escalade ». La pierre se pare du pic à glace rouge ayant appartenu au défunt ainsi que d’un drapeau américain.
Ah oui, parce qu’il y a une petite particularité ici à Zermatt : il n’y a pas de véhicules à moteur thermiques dans le village, uniquement des véhicules électriques (ou cette calèche).
Du coup, il y a des petites camionnettes électriques un peu partout. On a même vu la police là dedans (mais pas assez rapides pour la prendre en photo).
On reprend donc le train pour revenir à Ronda.
Bonne nouvelle, le vélo d’Eden est toujours là 😀 Vive la Suisse !
Superbes photos ! Le coup du vélo caché derrière le panneau sans cadenas m’a stressé pendant toute la lecture de l’article 😀
Pareil ?
😀
Magnifiques paysages 🙂
Merci 🙂
Super article !
Le paysage là haut est à couper le souffle ! Ça donne envie….
Et le coup du vélo c’est fort.. chez nous c’est tout simplement impensable
Magnifique !! Et… j’ai perdu, j’étais sûre que vous feriez la balade des 5 lacs !! Pas étonnée pour le vélo d’Eden, c’est quand même sacrément appréciable…